À l'occasion des actions de la Marche Mondiale des Femmes 2020-2021, nous amplifions les voix des femmes du Bas-Saint-Laurent à travers une série de témoignages audios.
Des femmes qui nous entourent nous partagent leurs expériences en lien avec les thématiques des 5 revendications de la Marche Mondiale des Femmes. Le projet se veut être une mise en lumière des angles complexes et diversifiés qui composent les luttes féministes d'aujourd'hui.
Pour notre seconde capsule, Thérèse Sagna, coordonatrice au Regroupement des femmes de la région de Matane originaire du Sénégal nous partage l'histoire de son arrivée dans la Matanie et son expérience en tant que femme racisée par la société.
N’hésitez pas à vous servir de cette série balado comme un outil de discussion, à le partager avec vos proches et à encourager la réflexion par rapport aux enjeux qui y sont présentés !
CAPSULE 03 - ON PARLE PARCOURS MIGRATOIRE ET RACISME AVEC THÉRÈSE SAGNA
Le système économique a des besoins en main d’œuvre bien plus qu’il n’offre des possibilités aux femmes immigrantes les possibilités d’exercer le travail pour lequel elles sont qualifiées. Un constat qui engendre nombre de frustrations pour ces dernières. Un constat qui discrimine, basé sur le capitalisme, le patriarcat et le racisme. Le gouvernement contribue à enraciner ces discriminations systémiques en adoptant des lois, des programmes et des politiques basées uniquement sur la pénurie de main d’œuvre. Ainsi les femmes immigrantes se retrouvent majoritairement représentées dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des services. Des lieux féminisés aux conditions salariales et de travail inadéquates.
L’isolement est une conséquence de ces systèmes qui affectent grandement les femmes. Qui plus est, les femmes migrantes en situation d’handicap, ont quant à elles parfois plusieurs difficultés reliées à l’accessibilité des services.
Le concept d’immigration tel que vu dans les instances gouvernementales est colonialiste. Dans un contexte d’augmentation de la violence raciste envers les personnes immigrantes et racisées, des changements systémiques doivent s’opérer immédiatement. Les conditions de vie des femmes migrantes, immigrantes et racisées sont mises en péril. Il est du devoir des instances décisionnelles de veiller au respect des droits de toutes les femmes.
FEMMES MIGRANTES, IMMIGRANTES ET RACISÉES
Revendication de la Marche mondiale des femmes 2020-2021 :
Puisque les femmes migrantes, immigrantes et racisées sont victimes de discrimination
systémique, nous exigeons la mise en place de mesures adaptées pour lutter contre
les discriminations sexistes et racistes. Ces mesures doivent tenir compte de la
complexité des parcours d’intégration de ces femmes et leur garantir un accès aux
services et aux droits, indépendamment de leur statut migratoire, et ce, avec une
approche écosystémique.
Pour ce faire, nous demandons au gouvernement de reconnaître et de valoriser les
expertises des groupes représentant les intérêts de ces dernières.